By the end of 2018, more than 4,700 km of African borders had been fully delimited and demarcated as part of the GIZ project. The borders between Burkina Faso and Mali, Malawi and Zambia, and Mozambique and Zambia have been fully demarcated, and agreements on the maritime boundaries between Comoros, Mozambique, Seychelles and Tanzania were signed in 2011 and 2012.
With assistance from GIZ, the drafting and ratification of local conventions on cross-border development, including resource and conflict management, and economic and social development, have established the basis for long-term cooperation between Mali, Burkina Faso and Senegal on the local level.

GIZ AUBP

Eine Kritik daran formuliert Vincent Hiribarren in der Libération vom 22. Juli 2019. Zum Einen adressiert er die Afrikanische Union, die sich seit 2007 mit einem Grenzziehungsprogramm aktiv an der Markierung der Grenzen beteilige ohne sich dem Einfluss internationaler Institutionen zu verweigern. Zum Anderen aber unterstreicht er den Fortbestand (neo)kolonialen Einflusses. Hiribarren schreibt

Die AU und ihr Grenzprogramm sind offiziell für die Verbreitung der so genannten westfälischen Konzeption von Grenzen und Souveränität verantwortlich. Diese Konzeption, die ihren Ursprung in Europa und dem Westfälischen Frieden von 1648 hat, läuft darauf hinaus, die afrikanischen Länder in ein internationales System zu bringen. Diese an die Europäische Union erinnernde politische und wirtschaftliche Integration ist kein Zufall, denn das Grenzprogramm wird von der Deutschen Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) finanziert. Mit mehr als 47 Millionen Euro, die in das Grenzprogramm investiert wurden, beeinflussen Deutsche und damit Europäer nach wie vor die Gestaltung der Grenzen in Afrika, auch wenn anders als Ende des 19. Jahrhunderts die Entscheidungen heute von afrikanischen Staats- und Regierungschefs getroffen werden, die Mitglieder des Grenzprogramms sind.

Le Programme frontières de l’Union Africaine
Plus de 26 frontières africaines ont été re-délimitées par le Programme frontières de l’Union Africaine depuis 2007. Pourquoi et comment sommes-nous en train d’assister à une re-délimitation des frontières de l’Afrique ?

Le partage de l’Afrique commencé à la fin du XIXe siècle n’est toujours pas terminé. L’histoire de ces frontières créées à la hâte dans des chancelleries européennes avec une connaissance quasi inexistante des États africains est pourtant relativement bien connue. Cette méconnaissance des réalités africaines par les Européens du XIXe siècle a conduit à une délimitation souvent grossière (mais pas toujours) des colonies africaines, tant sur le plan juridique que pratique, et a encore des conséquences aujourd’hui.

Pourtant, les frontières entre les différents empires coloniaux ont été délimitées de manière relativement précise par des traités internationaux au début du XXe siècle. Le travail pratique des commissions des frontières était particulièrement important pour l’érection de points de repère physiques le long des frontières internationales. Cependant, beaucoup de ces points de repère ont disparu aujourd’hui. En outre, les frontières coloniales créées au sein des empires coloniaux ont rarement été délimitées avec précision et leur localisation peut s’avérer difficile. Par exemple, la frontière entre le Niger et le Nigéria était mieux définie que celle entre le Niger et le Mali. La première séparait une colonie française et britannique (voir ce que j’ai écrit sur le Borno) tandis que la seconde n’était qu’une limite entre deux colonies françaises.

Lorsque les pays africains sont devenus indépendants entre les années 1950 et 1970, les dirigeants nouvellement élus ont difficilement remis en question cet héritage et des limites coloniales mal définies sont devenues des frontières internationales. Malgré l’importance des idées panafricanistes dans quelques pays et parmi la diaspora, les frontières coloniales sont restées intactes. Créée en 1963, l’Organisation de l’unité africaine (OUA), malgré son nom, a consacré leur existence. La résolution de 1964 de l’OUA au Caire « déclare ainsi solennellement que tous les Etats membres s’engagent à respecter les frontières existant au moment où ils ont accédé à l’indépendance ». Les frontières créées à la hâte en Europe à des fins coloniales deviennent ainsi en quelques années des frontières internationales.

Afin de préserver ces frontières, l’OUA a toujours déclaré que ses États membres devaient affecter une partie de leur budget à leur démarcation des frontières. Cependant, cet engagement n’a pas réellement porté ses fruits. Les difficultés économiques et politiques ont rendu ce projet irréalisable jusqu’au début du XXIe siècle. C’est la raison pour laquelle l’organisation qui a succédé à l’OUA, l’Union africaine (UA), a créé le Programme frontières de l’Union africaine à Addis-Abeba (Éthiopie) en 2007.

Comme les deux tiers des frontières africaines n’ont jamais été délimitées avec précision sur le terrain, sa tâche est colossale. Des progrès ont déjà été constatés et à la fin de 2018, plus de 26 frontières africaines avaient été délimitées par ce Programme frontières (4 700 km sur 83 500 km). De plus, le Programme frontières a créé une dynamique pour ses États membres qui ont signé un nombre considérable de traités, de protocoles d’entente et de protocoles depuis 2007.

Tout comme pour l’UA en général, la résolution des conflits et le maintien de la paix sont des objectifs évidents pour le Programme frontières et l’un de ses principaux objectifs est de prévenir les différends frontaliers. Le Programme frontières entend empêcher des différents frontaliers entre Etats membres de l’UA. Par exemple, l’existence présumée de ressources en gaz naturel et minérales à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso aurait été à l’origine de deux guerres courtes en 1974 et en 1985. Le conflit a été réglé par la Cour internationale de Justice en 1986. Le Programme frontières aurait donc pour but d’empêcher les institutions internationales de s’immiscer dans les affaires africaines. Son rôle dépasse la simple technicité apparente de la démarcation des frontières.

Les dimensions développementales et économiques du Programme frontières sont extrêmement claires. Le Programme frontières n’hésite pas à utiliser un langage inspiré par le consensus de Washington et cherche à promouvoir le libre-échange. Les frontières ne doivent pas être considérées comme un obstacle, mais doivent offrir des opportunités économiques aux communautés et aux États frontaliers. Ses activités sont principalement axées sur les populations vivant dans les zones commerciales des régions déchirées par des conflits. Par exemple, la région frontalière entre l’Ouganda et la République démocratique du Congo.

L’UA et son Programme frontières sont officiellement responsables pour la diffusion de la conception dite westphalienne des frontières et de la souveraineté. Cette conception qui tire son origine d’Europe et du traité de Westphalie de 1648 revient à faire rentrer les pays africains dans un système international. Cette intégration politique et économique qui rappelle l’Union européenne n’est pas une coïncidence, le Programme frontières étant financé par la coopération allemande (Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit ou GIZ). Avec plus de 47 millions d’euros investis dans le Programme frontières, les Allemands et donc les Européens continuent toujours à influencer la création des frontières en Afrique même si à la différence de la fin du XIXe siècle, les décisions sont prises maintenant par les dirigeants africains membres du Programme frontières.

Libération │ 22.07.2019

GIZ: Support to the African Union Border Programme