Am 22.10.2020 hat das malische Militär (FAMA) 22 Zivililst*innen des Dorfs Liebé im Zentrum des Landes, nahe der Grenze zu Burkina Faso, erschossen. Die Ermordeten waren größtenteils Alte, Frauen und Kinder. Viele Männer im wehrfähigen Alter waren direkt vor Ankunft der malischen Armee geflohen. Die Dorfbewohner*innen werden der Ethnie der Peuls zugerechnet. Die französische Tageszeitung „Libération“ berichtet:

Plusieurs témoins ont décrit des exactions commises par un détachement de soldats maliens le 22 octobre à Liébé, dans le centre du Mali.

Sinistre répétition des faits. Une nouvelle fois, l’horreur s’est abattue sur un village du centre du Mali. Vingt-quatre personnes – toutes appartenant à la communauté peule – ont été tuées par balles jeudi 22 octobre dans la localité de Liebé, proche de la frontière du Burkina Faso, selon l’association Tabital Pulaaku qui dénonce une «expédition punitive» menée par un détachement des forces de défense et de sécurité. «Le chef d’état-major s’insurge contre ces déclarations mensongères, a nié l’armée malienne dans un communiqué. Tout en reconnaissait que des opérations militaires sont bel et bien en cours dans la zone indiquée, [il] se porte en faux contre toute exaction sur les populations civiles.»

Plusieurs témoins pointent pourtant la responsabilité des militaires dans le massacre. Entre 15 et 20 véhicules des Forces armées maliennes (Fama) ont pénétré dans le village de Liébé dans la matinée, assurent-ils. Des soldats auraient rapidement ouvert le feu. Six victimes ont été ligotées, les yeux bandés, avant d’être mitraillées, selon un survivant qui a été blessé au bras. La méthode indique des exécutions sommaires, constitutives d’un crime de guerre. Les corps ont été enterrés le lendemain. Au moment des funérailles, le survol d’un avion aurait créé une nouvelle vague de panique. 

Incendies volontaires

D’après le récit d’un habitant, joint par Libération, un millier de personnes étaient présentes quand l’armée est entrée dans Liebé, vers 11 heures du matin. Certains hommes, prévenus de l’avancée des troupes maliennes, avaient fui en brousse dans la nuit ou quelques heures auparavant. Une partie des villageois étaient aux champs. Une autre à la foire hebdomadaire de Baye, haut lieu du commerce dans la région. Sur place, se trouvaient surtout des femmes, des enfants et des vieillards. La moitié des victimes, selon la liste nominative publiée par l’association peule Tabital Pulaaku, avaient plus de 50 ans, un âge où l’on prend rarement les armes au Mali. Trois avaient plus de 70 ans.

Caché aux abords du village, notre témoin dit avoir vu les soldats «abattre huit personnes». Il affirme aussi que les militaires ont volontairement mis le feu aux greniers et aux habitants. Sa propre maison est partie en flamme. «Les militaires n’ont pas cherché à savoir qui est qui, précise un cadre de Tabital Pulaaku, qui a recueilli des paroles de victimes. Ils n’ont tenté d’arrêter personne, ils ont seulement tiré et tué. Même les animaux domestiques.» […]

Libération | 01.11.2020

Mali: Staatliches Militär erschiesst 22 Zivilist*innen