In einem Manifest verurteilen mehr als 40 karitative französische Verbände, Organisationen und Gruppen die von den staatlichen Autoritäten provozierte Wohnsituation von Migrant*innen und Geflüchteten. Sie konstatieren den Anstieg der Zahl der Menschen, die auf der Straße leben, in besetzten Häusern ausharren und in Slums und Zeltstädten unter unwürdigen gesundheitlichen und sozialen Bedingungen ums Überleben kämpfen. Sie prangern an, dass es an politischem Wille und Ressourcen fehlt, die bedingungslose Aufnahme von Migrant*innen und Geflüchteten sicherzustellen. Außerdem verurteilen sie die derzeitige Verschärfung der Bedingungen für den Zugang zu Wohnraum und Grundrechten für Familien und Einzelpersonen, die in Frankreich Schutz suchen oder vor unmenschlichen Lebensbedingungen fliehen. Ihr Fazit: „Die Verschlechterung der Aufnahme- und Unterstützungsbedingungen für die am stärksten gefährdeten Personen und Familien wird zu einer Methode der Behörden, um Asylbewerber abzuschrecken.“

Obwohl der Staat verpflichtet ist, Asylbewerber*innen eine Unterkunft zu bieten und sie in ihren Rechtsbelangen zu unterstützen, sei heute weniger als jede zweite Person in einer nationalen Aufnahmeeinrichtung untergebracht. Dieser strukturelle Mangel, Politikversagen und die Nicht-Einhaltung gesetzter Ziele fördere zwangsläufig die menschenunwürdigen Missstände in Flüchtlingscamps und führe konsequenterweise zur Aufrechterhaltung eines Teufelskreis, der dazu führt, dass immer mehr Menschen obdachlos werden.

Den Appell schließt die Vereinigung aus zivilgesellschaftlichen Organisationen mit konkreten Handlungsanweisungen:
sofortiger und bedingungsloser Notfallschutz, gesicherten Zugang zu Grundrechten, schnellere Asylverfahren, Gewährleistung menschenwürdiger Hygienebedingungen, Einstellung der Beschlagnahmung von persönlichen Gegenständen. Dieser unmenschlichen Situation müsse sofort ein Ende gesetzt werden!

Auf die genauen Zustände in den Camps geht ein Artikel in der französischen Zeitung l’Humanité ein. Er berichtet von mindestens 10.000 Menschen, die in Missständen in Camps, Slums und Squats leben müssten. Der Artikel verweist auf eine weitere Dimension der Camp-Problematik – wie sich ein prekärer Aufenthaltstitel oder prekäre ökonomische Bedingungen auf Grundrechte auswirken. So berichtet eine junge Afghanin, dass der Zugang zu den Duschen für sie quasi unmöglich sei. „Duschen ist sehr schwierig. Um dorthin zu gelangen, musst du den Zug nehmen. Aber man braucht ein Ticket, um nicht von der Polizei verhaftet zu werden, und Tickets, die habe ich nicht.“ Außerdem sei die Entfernung zu den Duschen ein Problem. Die Anreise werde für Familien mit Kindern, die auf dem Grünstreifen neben dem Pariser Ring leben, zur Tortur. Die Zelte unbeaufsichtigt zu lassen, sei aufgrund von Raubüberfällen unmöglich.

Dass eine hygienische Versorgung nicht existent ist, die Camps vermüllt sind und auch von Nagetieren frequentiert werden, werde schnell zum gesundheitlichen Problem. In einem Camp mit knapp zehn Zelten von Somalis zwischen einer Autobahnausfahrt und dem Pariser Ring leben manche Menschen bereits seit über einem Jahr. Bevor sie zu ihrem Camp kommen, müssen sie einen Bereich durchqueren, der von Drogenabhängigen als Toilette genutzt wird und gerade bei Hitze bestialisch stinkt. Ein kleiner Kratzer auf der Straße infiziert sich hier sofort, sagt eine Unterstützerin. Dr. Philippe de Botton, Präsident von Médecins du monde, auch Unterzeichner des Manifests, hält fest: „Wir haben das Gefühl, dass dies eine bewusste Politik der Regierung ist. Sie will nicht, dass die Menschen Zugang zu Pflege und Unterkunft haben, aus Angst vor einem Pseudo-Anziehungseffekt.“

Neben Médecins du monde gehören folgende Gruppen zu den Unterzeichnenden: ACAT, Actions Traitements, Althéa Grenoble, Amnesty International France, ARDHIS, Association Accueil de Jour, Association le relai Ozanam, Association Oiseau Bleu, Auberge des migrants, Aux Captifs la Libération, CDJM 77, CEDIS, Chorba, Cimade, CNDH Romeurope, Collectif les Morts de la rue, Comede, DALO, Dom’Asile, EGM Paris, Emmaüs France, Emmaüs Solidarité, Europe Migrante et Solidaire, Fédération des acteurs de la solidarité, Fédération de l’entraide protestante, Fédération Nationale des Samu Sociaux, Fédération Santé et Habitat, Fondation Abbé Pierre, Fondation Armée du Salut, France Terre d’Asile , Français langue d’accueil, Jesuit Refugee Service France, Ligue des droits de l’Homme, Médecins sans frontières, MRAP – Fédération de Paris, Première Urgence Internationale, Primo Levi, P’tits Dej Solidaires, Sant’ Egidio, Secours Catholique-Caritas France, Solidarité Migrants Wilson, UNAFO, UNHAJ, Union Nationale des CLLAJ und Vestiaire pour les migrants.

Dass Menschen, die auf der Suche nach Schutz sind, die aus ihren Heimatländern fliehen mussten, nicht aufhören zu migrieren, weil sie hier auf der Straße leben müssen, blendet die französische Politik aus. Und sie blendet aus, dass Migrant*innen und Geflüchtete Menschen mit Menschenrechten sind, die es zu gewährleisten gilt. Diese Migrationspolitik Frankreichs ist aufs Schärfste zu verurteilen.

En finir avec les situations inhumaines d’errance et de campements en France

Manifeste national des associations et des collectifs citoyens

Nous, associations et fédérations accompagnant des personnes en situation de précarité et collectifs citoyens de soutien aux personnes migrantes/exilées,ne cessons de constater et d’alerter sur l’augmentation du nombre de personnes, de femmes, defamilles et de mineurs non accompagnés à la rue, vivant en squats, en bidonvillesou en campementsdans des conditions sanitaires et socialesindignes.

C’est pourquoi,nousdénonçons :

  • Le manque de volonté politique et de moyens pour respecter le principe d’accueil inconditionnel,socle fondamentalde solidarité vis-à-vis despersonnes en situation de précarité en France;
  • Le durcissement actuel des conditions d’accès à l’hébergement et aux droits fondamentaux dont sont victimes les familles et les personnes qui demandent protection à la France ou qui fuient des conditions de vie inhumaines.

La dégradation des conditions d’accueil et d’accompagnement des personnes et des familles les plus vulnérables devient une méthode des autorités pour décourager la demande d’asile.Les personnes sans abri, isolées ou en famillesont victimes de discrimination pour l’accès ou le maintien dans les structures d’hébergement généralistes, à la demande de l’Etat et en violation du principe d’accueil inconditionnel. Le «tri» des personnes qui sollicitent un hébergement se généralise dansle territoire, laissant à la rue et sans soins des familles, parfois avec des enfants malades, comme cela a été récemment dénoncé par les associations à Caen ou Brest. […]

Ce durcissement des conditions d’accès à l’hébergement et aux droits fondamentaux n’est pas une fatalité. Nous déplorons le manque de volonté politique et de moyenspour respecter le principe d’accueil inconditionnel qui fonde la tradition de solidarité vis-à-vis des personnes en situation de précarité en France.

Manifest│27.06.2019

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Migrants. L’enfer des campements sous canicule.

«Trois semaines ici, c’est comme quatre ans de bombardements de l’Otan », se lamente Zeidy Dabo. D’un geste, ce Malien né à Tripoli, où il a connu la guerre, montre les rangées de tentes vertes qui l’entourent. Un alignement ordonné, posé sur une languette de verdure parsemée d’arbres, coincée entre le périphérique parisien et sa bretelle de sortie vers la porte d’Aubervilliers. Assise sur une chaise pliante, dans le petit espace fait de matelas au sol et d’un réchaud où le groupe de Maliens a reconstitué un semblant de vie collective, sa femme montre ses jambes enflées. Depuis trois mois, elle et son mari trimbalent leurs trois enfants âgés de 2 à 5 ans entre le sol dur de l’hôpital Debré, le métro, la rue et la tente, celle que des compatriotes lui prêtent quand ils sont eux-mêmes hébergés pour la nuit. Malgré des appels répétés au 115, aucun toit n’a été proposé à Zeidy et sa famille. Une situation de plus en plus banale. Dans un manifeste rendu public jeudi, un collectif d’associations (MdM, MSF, FAS, Cimade, Emmaüs…) dénonce « le durcissement actuel des conditions d’accès à l’hébergement et aux droits fondamentaux dont sont victimes les familles et les personnes qui demandent protection à la France ». Il décompte au moins 10 000 personnes vivant dans des conditions indignes en campements, bidonvilles ou squats, en raison d’un refus croissant d’accueil par les autorités françaises.

La galère pour prendre une douche

[…] La chaleur rend plus insupportable encore la difficulté d’accès aux sanitaires. « Prendre une douche, c’est très difficile. Pour y aller, il faut prendre le train. Mais il faut avoir un ticket pour ne pas se faire arrêter par la police et des tickets, je n’en ai pas », explique Nazanin, une Afghane de 22 ans, assise sur le pas de sa tente peur tenter de prendre un peu d’air. « Pour les cheveux, des fois j’utilise de l’eau des bouteilles avec l’aide d’une amie », précise la jeune fille au maquillage soigné et aux ongles dorés. Les enfants de Zeidy vont, eux, une fois par semaine à la halte de jour, où près de 300 douches quotidiennes peuvent être prises. Une épopée pour les parents qui se déplacent avec leurs trois enfants, quatre gros sacs et un chariot rempli. L’accès aux structures sanitaires est aussi rendu compliqué par l’insécurité ambiante. Avec les vols, impossible de laisser les tentes sans surveillance. Les déplacements doivent être prudemment planifiés. La chaleur, elle, transforme les habits en véritables éponges. Dans son petit pull fin qui l’étouffe, Nazanin interpelle Juliette, la permanente d’Utopia 56 qui fait une maraude d’information sur les demandes d’asile. « Je voudrais laver mes habits. Vous savez où je peux le faire ? »

Épuisés par des années d’errance

Le manque d’hygiène est partout. Dans le camp de la porte d’Aubervilliers, où familles et enfants de toutes nationalités se côtoient, les ordures sont en grande partie ramassées, mises dans des sacs installés à l’extérieur du square. Avec trois branches d’arbres, le mari de Nazanin passe un coup de balai devant sa tente. Ça n’empêche ni la terre ni les rongeurs de s’incruster. La situation est encore plus dégradée chez les Somaliens, un petit camp d’un peu moins de dix tentes rafistolées, posées les unes derrière les autres, sur un fin bras de terre entre la sortie de l’autoroute A1 et celle du périphérique. Là, vieux habits souillés et déchets jonchent le sol. Des hommes épuisés et visiblement éprouvés par leurs années d’errance y cohabitent parfois depuis plus d’un an. Avant d’y arriver, il faut traverser une zone utilisée comme toilettes par les toxicomanes du secteur, d’où s’élève avec la chaleur une odeur pestilentielle. Le seul WC public de la porte de la Chapelle est pris d’assaut et fermé ce mercredi-là. La halte de jour comble ce manque, mais la structure est pour le moment censée fermer à la fin de l’été. Près de la porte d’Aubervilliers, il y a trois toilettes, « mais elles sont très sales », se plaint Nazanin. « Il y a plein d’infections, parce que les gens vivent au milieu des saletés. Une toute petite égratignure à la rue, et ça s’infecte tout de suite », observe Lola, responsable du pôle majeurs isolés à Utopia 56. S’ajoutent les problèmes respiratoires chroniques, que le pic de pollution lié à la canicule aggrave encore. « J’étais déjà malade en Afghanistan, mais, depuis que je suis ici, c’est encore pire », se lamente Nazanin, qui souffre d’asthme. En ce début de canicule, la jeune femme n’arrête pas de tousser et dit avoir du mal à respirer. La dégradation des conditions de vie est générale. « On a le sentiment, analyse le docteur Philippe de Botton, que c’est une politique consciente du gouvernement. Il ne veut pas que les gens aient accès aux soins, à l’hébergement, par crainte d’un pseudo-appel d’air. »

l’Humanité│28.06.2019

Migrant*innen in Frankreich: obdachlos und ohne Zugang zu Grundrechten