El Watan (Algerien) veröffentlicht ein Interview mit Debora Del Pistoia (amnesty international) zu den seit einem Monat anhaltenden Razzien in Nordmarokko und den Massendeportionen an die algerische Grenze und in den Süden des Landes. Sie erklärt die stärkste Repression gegen Geflüchtete in Marokko seit 2015 mit dem Druck der EU und vergleicht sie in Art und Dimension mit den Razzien und Abschiebungen in Algerien. 17 Personen der spanischen Kollektivabschiebung nach Marokko (23.08.2018, 116 Zaunkletterer von Ceuta) würden in Tetouan vor Gericht gestellt, die Übrigen ohne individuelle Anhörung in ihre Herkunftsstaaten abgeschoben.

Auszüge aus dem Interview von Iddir Nadir mit Debora Del Pistoia, veröffentlicht am 08.09.2018:

Amnesty International considère la répression qui vise les personnes originaires de différents pays d’Afrique subsaharienne au Maroc «cruelle et illégale» et cela pour différentes raisons. Les autorités ont conduit des rafles de grande ampleur et des arrestations de milliers de personnes sans vérifier leurs papiers, dans une démarche discriminatoire. De plus, les arrestations se sont déroulées sans procédure légale. Plusieurs dizaines de demandeurs d’asile et des réfugiés reconnus par l’ONU, des migrants enregistrés qui détiennent des cartes de séjour, ainsi que des femmes et des enfants ont été victimes de cette répression.

Risque-t-on de revivre le même épisode des réfugiés syriens bloqués à la frontière avec l’Algérie en 2017 ?

Il pourrait se reproduire une dynamique similaire à celle relative aux réfugiés syriens en cas d’expulsion de la part des autorités marocaines de migrants ou réfugiés à la frontière algérienne. Amnesty International «monitore» la situation dans les villes du Sud ainsi qu’aux frontières avec l’Algérie.

[…] La répression actuelle s’explique en partie par la croissante pression migratoire que le Maroc est en est train de vivre et les conséquents efforts de l’Espagne et de l’Union européenne d’intensifier leur coopération avec le Maroc pour stopper l’arrivée de migrants et de réfugiés.

Des similitudes existent-elles avec la situation des migrants en Algérie ?

Pis, les autorités algériennes ont à la fois lancé une répression discriminatoire de grande et majeure envergure contre les ressortissants des pays tiers depuis le mois d’août 2017. Elles ont arrêté et expulsé de force de milliers de migrants et réfugiés originaires de divers pays d’Afrique subsaharienne vers les Etats voisins (Niger et du Mali). Des similitudes existent également sur le plan légal. Malgré les engagements positifs pris ces cinq dernières années par le royaume concernant le respect des droits des migrants, le Maroc, tout comme l’Algérie, continue à criminaliser avec des peines de prison les ressortissants de pays tiers pour être entrés sur le territoire marocain, y avoir séjourné ou en être sortis de façon irrégulière. Le Maroc n’a pas adopté de loi relative à l’asile, tout comme l’Algérie, mais permet aux réfugiés d’avoir accès aux droits fondamentaux. […]

Votre organisation dénonce par ailleurs la «complicité» des autorités espagnoles qui, sous couvert d’une procédure de renvoi, n’ont pas respecté les garanties fondamentales et ont procédé à l’expulsion collective de 116 personnes. D’autres détails ?

L’expulsion de ces 116 ressortissants de différents pays d’Afrique subsaharienne, qu’Amnesty International considère comme une expulsion collective, a été justifiée sur la base de l’application de l’accord de réadmission signe par l’Espagne et le Maroc en 1992, qui prévoit le renvoi des ressortissants des pays tiers. Ce même accord pose des questions quant au respect des garanties de fond et de procédure prévues par les standards internationaux.

En particulier, les risques potentiels auxquels ils pourraient être exposés au Maroc n’ont pas été évalués. Si une partie du groupe (17 personnes) sera jugé par le tribunal de première instance de Tétouan, une autre partie est en train d’être rapatriée vers les pays d’origine, sans qu’une procédure individualisée sur leur situation et les potentielles raisons pour la protection internationale.

El Watan | 08.09.2018

Marokko: 5.000 Geflüchtete nach Osten und in den Süden deportiert