Wie die französische Zeitung „L’Humanité“ und die Huffington Post melden, sind marokkanische Geheimdienstler in Paris gegen eine Versammlung zur Pressefreiheit in Marokko gewaltsam vorgegangen und haben einen Abbruch erzwungen. In Marokko sind derzeit 14 Journalist*innen aufgrund absurder Vorwürfe in Haft. Die Versammlung in Paris hatte diese Verhaftungen sowie die Meinungsfreiheit in Marokko zum Thema, eingeladen waren renommierte Vertreter*innen der marokkanischen Menschenrechtsorganisation AMDH. In den Tagen vor der Veranstaltung hatten sich marokkanische Geheimdienstler, die sich als technische Arbeiter ausgaben, Zugang zu dem Versammlungsort verschafft und die elektrische und elektronische Versorgung störanfällig gemacht. Auf der Versammlung begannen sie, Parolen zu rufen, einen Stuhl gegen das Podium zu werfen und unterbrachen schließlich die Strom- und Kommunikationsanbindung, so dass ein Chaos im Dunkeln entstand.

Descente parisienne des nervis de Mohammed VI

Rosa Moussaoui

Des fauteurs de troubles liés au services marocains ont fait irruption, vendredi soir, dans une conférence sur la liberté de la presse.

Harceler les opposants à Rabat, Casablanca ou Al Hoceima ne suffit pas. Les séides du roi Mohamed VI déchaînent désormais leur violence jusqu’à Paris. Vendredi soir, une quinzaine d’individus très agressifs ont fait irruption au Maltais rouge, un ancien local du PSU, à deux pas de la place de la République. Ce local accueillait une conférence sur la liberté de la presse, organisée par l’Association de défense des droits de l’homme au Maroc (Asdhom). À la tribune, Khadija Ryadi, ancienne présidente de l’AMDH, notre confrère Hassane Zerrouky, de l’Humanité et le journaliste Hicham Mansouri, passé par les geôles du roi, exilé en France et poursuivi dans le cadre du procès, indéfiniment reporté, de sept de nos confrères membres de l’Association marocaine pour le journalisme d’investigation, fondée par l’opposant Maati Monjib, lui même poursuivi.

Aucun d’entre eux n’aura eu la possibilité d’exposer son propos.

Fatiha Aarour, de l’Asdhom, avait à peine introduit la soirée qu’elle était interrompue et prise à partie par l’un de ces nervis. Le ton est encore monté lorsque Khadija Ryadi a tenté de prendre la parole. « J’ai reconnu au moins deux individus spécialement venus du Maroc. Ils nous ont d’abord couverts d’insultes, puis l’intimidation et la violence verbale se sont muées en violence physique », relate cette militante surveillée de près au Maroc. Une chaise vola alors dans la salle, visant un participant qui tentait de s’interposer. Puis les fils du disjoncteur étaient arrachés, plongeant la salle dans le noir pour semer la panique. Cette opération de sabotage a été minutieusement préparée, puisque des individus se présentant comme des organisateurs de la conférence ont procédé à des repérages à l’intérieur de la salle et à ses abords plusieurs jours auparavant. Cet épisode en dit long sur le sentiment d’impunité des baltajia, les hommes de main du makhzen, confortés par la complaisance française pour la monarchie alaouite. Tout leur est permis, même en plein cœur de Paris… Au Maroc, où s’abat sur les acteurs des mouvements sociaux et sur les défenseurs des droits humains une répression digne des années de plomb, 14 journalistes sont emprisonnés.

l’Humanité | 16.02.2019

Huffpost | 16.02.2019

Marokkanischer Geheimdienst zerschlägt in Paris eine Versammlung zu Menschenrechten