Nach der unerwarteten Arabellion (2011) und nach den unerwarteten großen Mittelmeerüberfahrten (2014/15) hat im globalen Norden eine Wissensproduktion über die sozialen Verhältnisse südlich des Mittelmeers, in der Sahara und im Sahel eingesetzt. Große Teile dieser Wissensproduktion dienen indirekt der Politikberatung. Die herrschende Politik möchte sich gegen neuerliche Aufstände und große Migration wappnen.

Zeitgleich haben wir, wenn wir es bemerken, jetzt Nachbar*innen sogar aus dem Sahel. Auch Abgeschobene rufen uns von dort aus an, direkte Kommunikation ist möglich.

Doch über Militäraktionen und über das Regierungshandeln im Sahel ist kaum etwas Offizielles zu erfahren.

Le Monde berichtet zwar am 22.02.2020, dass französische und nigrische Militärs zwei Tage zuvor im Länderdreieck Niger-Mali-Burkina Faso ungefähr 120 „Terroristen“ „neutralisiert“ haben. Von einem Gefecht ist nicht die Rede. Ob die Menschen – wie anzunehmen – aus Hubschraubern und Mirage-2000-Kampfjets, sowie mithilfe von Drohnen umgebracht wurden, ja wie sie überhaupt als „Terroristen“ erkannt wurden, wird nicht berichtet. Wahrscheinlich war es eine mörderische Repression gegen die aufständische Bevölkerung der Region. Geleakte Videos von den „collateral murders“ gibt es noch nicht.

Oder wer weiß schon, dass Mauretanien ein „immenses Gebiet“ an der Grenze zu Mali zur „Militärzone“ erklärt hat, wo Zivilist*innen nicht zirkulieren dürfen, obwohl es traditionell von Nomad*innen bewohnt und bewirtschaftet wird?

Noch absurder wird es, wenn man sich die Geldflüsse Deutschlands, Frankreichs und der Sahel-Länder ansieht, die offiziell im Rahmen der Länderzusammenarbeit Richtung Süden fließen. Schon am Ausgangspunkt in Europa kann konstatiert werden, dass ein Großteil der gegenüber der OECD deklarierten Summen gar nicht in den Ländern des Südens ankommt. Von 100 Dollar der französischen Regierung verlassen demnach nur 54,40 Dollar das Land. In den Jahren 2006 bis 2016 seien 34 Mrd. Dollar aus den Regierungen des globalen Nordens in die Sahel-Länder geflossen. Aber im Tschad seien nur 18 Prozent der Überweisungen der Weltbank in den nationalen Datenbanken nachweisbar. 27 Prozent der US-amerikanischen Hilfe, 37 Prozent der EU und 60 Prozent Frankreichs seien im Tschad registriert worden.

Im Niger seien 99 Prozent der EU-Hilfe nachgewiesen, dagegen tauchen 37 Prozent der Überweisungen aus Frankreich, 71 Prozent aus Deutschland und 94 Prozent der US-Gelder im Niger gar nicht auf.

Die Wissensexplosion zur sozialen Situation am südlichen Rand der erweiterten Festung Europa ist beeindruckend. Das Verschwinden des militärischen wie politischen Regierungshandelns in einer halbkontinentalen Blackbox verheißt nichts Gutes. Die Predigen der Good Governance lässt nach, Ordnungspolitik wird zur brutalen Geheimsache.

Au Sahel, le grand flou de l’aide au développement

Alors que doit se tenir à Nouakchott la première assemblée générale de l’Alliance pour le Sahel, le débat monte sur le manque de traçabilité des flux de financement.
Par Laurence Caramel

Combien d’argent les pays du Sahel perçoivent-ils réellement de l’assistance internationale ? La dispute qui oppose les donateurs aux récipiendaires sur ces chiffres est aussi vieille que l’aide au développement, mais elle prend une acuité particulière avec les promesses faites à travers l’Alliance pour le Sahel. La question devrait être à nouveau posée lors de la première assemblée générale, organisée mardi 25 février à Nouakchott, en Mauritanie, en marge du sommet des chefs d’Etat du G5 Sahel.

L’initiative lancée en 2017 par la France et l’Allemagne, avec l’ambition de mieux coordonner les efforts des différents bailleurs, est censée améliorer l’efficacité de cette coopération, alors que les gouvernements locaux doivent consacrer une part croissante de leurs ressources aux dépenses sécuritaires pour contrer la menace djihadiste. Les partenaires de l’Alliance (Etats et bailleurs), aujourd’hui au nombre de 12, se sont aussi engagés à donner davantage pour la région, menacée de déstabilisation. Plus de 800 projets pour un montant de 12 milliards d’euros sont programmés à l’horizon 2022.

Mais cette pluie d’argent annoncée laisse les intéressés perplexes. « Les populations doutent de plus en plus des politiques de coopération. Elles n’en voient pas l’impact. Il existe un véritable problème de lisibilité des chiffres annoncés par les institutions multilatérales et les bailleurs bilatéraux », tacle Mikaïlou Sidibé, membre du secrétariat permanent du G5 Sahel en n’hésitant pas à parler « d’un grand tapage pour aboutir à des broutilles sur le terrain ».

Pour répondre à cette critique, l’Alliance Sahel prépare une base de données qui permettra de tracer tous les flux de financements par bailleur et par projet. Il est aussi question d’en mesurer la réalisation à partir d’une batterie d’indicateurs. Une opération loin d’être facile, de l’aveu même de Jean-Marc Gravellini, responsable de l’unité de coordination de l’Alliance : la difficulté à obtenir des données fiables, le risque de doubles comptages sont quelques-unes des embûches rencontrées dans cet univers où chacun reste, au final, jaloux de son pré carré. « Mutualiser les informations, partager un projet, c’est accepter pour un bailleur de disparaître un peu du paysage. Mais il ne faudrait pas reproduire les erreurs de l’Afghanistan, où 10 milliards de dollars [9 milliards d’euros] ont pu être dépensés pour rien », avertit le fonctionnaire.

Du côté des bénéficiaires, l’état de délabrement des administrations chargées de comptabiliser l’aide, la valse des ministères ayant autorité sur le dossier alimentent presque partout une opacité qui conforte cette idée de nébuleuse dont personne ne maîtrise les contours. « Comment un pays peut-il prétendre mener un dialogue avec les donateurs lorsqu’il ne sait même pas ce qu’il reçoit ? », s’interroge Tertius Zongo, ancien premier ministre du Burkina Faso et responsable de la chaire Sahel, ouverte par la Fondation pour les études et recherches sur le développement international (Ferdi) à Ouagadougou.

Depuis deux ans, dans ce cadre académique disposant de relais dans les quatre autres pays du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), un travail inédit a été engagé pour mieux circonscrire ces flux financiers et tenter d’expliquer les raisons du grand écart entre ce que les uns affirment donner et ce que les autres constatent recevoir.

La première étape de ce travail a d’abord consisté à décomposer les chiffres que les bailleurs sont tenus de déclarer au comité d’aide au développement de l’Organisation de coopération et développement économiques (OCDE). Celui-ci, considéré comme le juge de paix dans ce domaine, publie chaque année les données de l’aide publique au développement (APD) accordée par les pays industrialisés. Or elles intègrent des dépenses que les pays bénéficiaires ne perçoivent pas : bourses allouées aux étudiants, allègement de dettes, accueil des migrants, etc. Ces différents postes représentent en moyenne 30 % de l’APD et davantage dans le cas de la France. Ainsi sur 100 dollars déclarés par Paris à l’OCDE, seulement 54,40 dollars font véritablement l’objet d’un transfert financier, précise dans ses conclusions le rapport consacré à l’Analyse de l’aide accordée aux pays du Sahel.

Au total, l’aide en direction du Sahel s’est élevée à 34 milliards de dollars sur la décennie 2006-2016. Seul le Mali a vu le soutien de la communauté internationale augmenter au lendemain de l’intervention étrangère contre les groupes djihadistes, à partir de 2013. Aucune donnée solide ne permet pour l’instant de savoir ce que la création de l’Alliance pour le Sahel a modifié pour les autres pays. […]

Les résultats sont stupéfiants. Au Tchad par exemple, « seulement 18 % des versements de la Banque mondiale ressortent dans la base de données nationale, 27 % pour l’aide américaine, 37 % pour l’Union européenne et 60 % pour la France ». Au Niger, si 99 % de l’aide européenne est bien tracée, 37 % des versements de la France n’apparaissent pas, 71 % de ceux de l’Allemagne, 94 % des Etats-Unis. Le Mali et, surtout, le Burkina Faso présentent en revanche un meilleur suivi de l’aide. […]

Le Monde | 25.02.2020

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Au Sahel, l’exception mauritanienne face au djihadisme

Le pays n’a connu aucune attaque djihadiste depuis 2011 alors que son voisin malien compte ses morts à intervalles réguliers. […]

Le Monde | 24.02.2020

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Quelque 120 terroristes « neutralisés » au cours d’une opération au Niger

Lancée par des forces armées nigériennes et de Barkhane dans le sud-ouest du pays, cette opération militaire est le fruit du G5 Sahel qui s’est tenu à Pau le 13 janvier.

Cent vingt « terroristes » ont été « neutralisés » au cours d’une opération militaire conjointe, lancée le 1er février par des éléments des forces armées nigériennes et de la force française « Barkhane », dans le sud-ouest du Niger, a annoncé vendredi 21 février au soir le ministère nigérien de la défense.

L’opération a eu lieu dans le nord de la région de Tillabéri, frontalière du Mali, a précisé le ministère dans un communiqué. « Le bilan à la date du 20 février s’établit comme suit : côté amis, aucune perte n’est à déplorer, côté ennemis, 120 terroristes neutralisés dont 23 dans le triangle Inatès, Tongo Tongo, Tilowa. Dix motos et divers équipements servant à la réalisation d’engins explosifs improvisés et à l’observation ont été saisis et détruits », selon le texte.

De nouvelles mesures sécuritaires prises au Niger

« Cette opération conjointe cadre avec les recommandations issues du sommet de Pau », a déclaré le ministre nigérien de la défense, Issoufou Katambé, saluant « la coopération dans la lutte contre le terrorisme ». […]

Le Monde | 22.02.2020

 

 

Sahel: Soziale Wissensrevolution – militär-politische Blackbox